Le tabagisme est une des premières causes de mortalité des sujets atteints d’affections psychiatriques. Ce constat est alarmant d’autant que ces patients présentent six fois plus de mortalité par maladie cardio vasculaire et cinq fois plus de mortalité respiratoire que la population générale.
Or les recherches montrent l’efficacité des substituts nicotiniques dès le début de l’hospitalisation soit pour réduire la consommation, soit pour se sevrer du tabac.
Les spécificités de l’exercice en psychiatrie et de la place de la cigarette justifient un accompagnement particulier, coordonné entre les soignants et le patient.
En effet, tabagisme et troubles mentaux vont fréquemment de pair. Cela est particulièrement bien démontré en ce qui concerne les troubles schizophréniques, les troubles dépressifs et les abus de substances. Cette association est encore trop souvent négligée dans l’organisation des soins psychiatriques. Des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux contribuent à la prévalence élevée de dépendance à la nicotine chez les personnes présentant des troubles psychiques.
L’hospitalisation en milieu psychiatrique n’est pas neutre à cet égard. Elle s’accompagne pour une majorité de patients fumeurs de modifications de leurs habitudes tabagiques, le plus souvent dans le sens d’une augmentation de leur consommation lorsqu’aucune intervention spécifique n’est entreprise. Dans le cadre d’une politique globale de promotion de la santé, ce défi mérite d’être relevé. Il est nécessaire d’agir de façon coordonnée à différents niveaux, depuis la mise en application d’un règlement restrictif dans les lieux de soins jusqu’à des entretiens motivationnels et une aide au sevrage pour les personnes (soignants et patients) désireuses d’arrêter de fumer.
L’objet du travail réalisé par le Respadd était d’évaluer la prévention et la prise en charge du tabagisme en établissements de soins psy : respect de la législation, accès aux soins tabac, formation des équipes, place singulière du tabac dans les rapports soignants / soignés.
Pour ce faire, une enquête quantitative auprès des structures adhérentes Respadd (CHS et services de psychiatrie) ainsi qu’une enquête qualitative sur site avec rencontre des professionnels et des patients ont été réalisées. Vous en retrouverez les résultats dans ce mémoire de master en santé publique et le poster associé.